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Jean Castex, ancien chef du gouvernement sous Emmanuel Macron (2020-2022) et actuel président de la RATP, a été placé en garde à vue ce jeudi matin dans les locaux de la police judiciaire de Montpellier. Cette mesure intervient dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte pour « faux en écriture » et « soustraction de biens publics », selon des sources proches du dossier. L’affaire, révélée en exclusivité par Mediapart, fait suite à un signalement de l’association Anticor, spécialisée dans la lutte contre la corruption.


Les faits : un signalement d’Anticor et des soupçons de malversations

D’après nos informations, l’enquête cible des irrégularités financières présumées remontant à la période où Jean Castex était maire de Prades (Pyrénées-Orientales), entre 2008 et 2020. Anticor aurait alerté le Parquet national financier (PNF) en 2022 sur des « anomalies comptables » liées à des marchés publics attribués à des entreprises locales. Parmi les éléments suspectés : des factures falsifiées, des paiements sans contrepartie et des détournements de fonds destinés à des projets municipaux.

Les enquêteurs examineraient notamment un contrat de rénovation de la mairie de Prades, attribué en 2017 à une société proche d’un élu local, pour un montant de 1,2 million d’euros. Des travaux jamais entièrement réalisés, selon des témoignages recueillis par Anticor.


Jean Castex : de Matignon à la RATP, un parcours sous tension

Nommé à la tête de la RATP en novembre 2022, Jean Castex devait incarner le renouveau du transport public après la crise des Gilets jaunes et les grèves contre la réforme des retraites. Mais cette garde à vue plonge l’ex-Premier ministre dans une crise personnelle et professionnelle inédite.

Contactée, son avocate, Me Élise Arfi, a déclaré : « Mon client conteste fermement ces allégations. Il collaborera pleinement avec la justice pour faire éclater la vérité. » Du côté de la RATP, la direction assure « suivre la situation avec attention », tout en rappelant que Castex bénéficie « de la présomption d’innocence ».


Anticor, lanceur d’alerte obstiné

L’association Anticor, à l’origine du signalement, confirme avoir transmis un dossier « solide et documenté » au PNF. Sa présidente, Élise Van Beneden, souligne : « Cette affaire montre que personne n’est au-dessus des lois, quels que soient son rang ou son passé politique. » L’ONG, souvent critiquée par les élus visés, rappelle que 30 % de ses signalements aboutissent à des enquêtes judiciaires.


Une affaire aux ramifications politiques

Si Jean Castex n’a jamais été mis en cause auparavant, cette garde à vue intervient dans un contexte électoral sensible. À Montpellier, fief de l’ex-LREM Michaël Delafosse, des municipales partielles pourraient être organisées en 2024. L’opposition dénonce déjà « un climat de défiance envers les institutions ».

À l’Élysée, on se veut discret, mais des sources internes évoquent « un embarras palpable ». Jean Castex, bien que issu de la droite, était considéré comme un fidèle de Macron. Son audition pourrait raviver les débats sur l’opacité des marchés publics et l’éthique en politique.


Questions en suspens

  • Quels sont les éléments précis retenus contre Jean Castex ? Les enquêteurs cherchent à déterminer son degré d’implication dans les irrégularités comptables.
  • La RATP va-t-elle prendre des mesures disciplinaires ? Le conseil d’administration se réunira en urgence vendredi.
  • Y a-t-il d’autres personnalités visées ? Le nom d’un ancien adjoint aux finances de Prades circulerait dans l’enquête.

Source ANTICOR

ChrissM pour PRODPRESS

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