L’association dénonce notamment l’absence d’un ministère dédié à l’Enfance dans le nouveau gouvernement.
“On a eu différents engagements pris par le président de la République sur la place centrale de la politique de l’enfance. Mais ça ne traduit pas en actes concrets”, déplore Corentin Bailleul, responsable du pôle plaidoyer et des programmes pour Unicef France.
Cette cause “est la grande oubliée”, a déploré dans un communiqué la Dynamique pour les Droits de l’Enfant qui rassemble 27 organisations, dont Unicef.
En juin dernier, Emmanuel Macron déclarait lors d’une conférence de presse : “Nous devons pour nous, nos enfants, agir de manière beaucoup plus forte et beaucoup plus claire, procéder à une vraie révolution de l’action publique pour l’enfance et pour la jeunesse, des 1 000 premiers jours jusqu’à 20 ans. Il nous faut rebâtir notre aide sociale à l’enfance. C’est une vraie politique nationale qui est à construire.”
Pour cela, insiste Corentin Bailleul, “il faut une stratégie globale pour l’enfance qui soit ambitieuse, cohérente, portée par un ministre qui a les moyens de le faire, qui a une place centrale au gouvernement”. Il souligne que la France a eu entre mai 2022 et décembre 2024, trois ministres délégués ou secrétaires d’Etat à l’Enfance. “Cela nuit à la continuité de l’action publique” car “un certain nombre de stratégies ont été suspendues et ça a des conséquences sur les enfants”.
Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles a abordé la question de la protection de l’enfance lors de sa passation de pouvoir au ministère de la Santé, mardi 24 décembre. Cela ne rassure pas pour autant le responsable du pôle plaidoyer et des programmes pour Unicef France. “C’est un méga ministère. Donc, on craint que cette question soit minorée, soit délaissée” alors que “les moyens sont insuffisants”.
Corentin Bailleul appelle à “un nouvel élan” car “un certain nombre de sujets majeurs autour de la protection de l’enfance” doivent “être menés par un ministre de plein exercice”. Il rappelle que chaque année, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles, que “3 000 décisions de justice ne sont pas exécutées, faute de moyens” alloués par les départements. Il souligne également que “la crise du logement affecte les enfants. 2 000 enfants sont aujourd’hui à la rue, 40 000 vivent en hébergement d’urgence”.
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https://www.francetvinfo.fr/societe/enfance-et-adolescence/enfance-les-engagements-d-emmanuel-macron-ne-se-traduisent-pas-en-actes-concrets-regrette-unicef-france_6979340.html